mercredi 8 octobre 2025

La vie est facile, ne t’inquiète pas — Agnès Martin-Lugand

 Un roman sur les secondes chances, les silences qui parlent, et les liens qu’on choisit de tisser.

Il y a des livres qu’on ouvre comme on entrouvre une porte sur soi-même. La vie est facile, ne t’inquiète pas d’Agnès Martin-Lugand fait partie de ceux-là. On l’a lu ensemble, dans un moment suspendu, et il nous a accompagnées comme une voix douce qui murmure : « Tu peux recommencer. »


Ce roman est la suite de Les gens heureux lisent et boivent du café, mais il peut se lire seul. On retrouve Diane, fragilisée mais debout, qui tente de reconstruire sa vie à Paris après un séjour en Irlande. Elle reprend son café littéraire, s’entoure de nouveaux visages, mais les fantômes du passé ne sont jamais loin. Ce qu’on a aimé, c’est la justesse de ce qu’Agnès Martin-Lugand décrit sans jamais trop en dire : les émotions à demi-mot, les blessures qui s’apprivoisent, la lenteur du retour à soi. Rien n’est forcé, rien n’est appuyé. Les dialogues sonnent vrai, les silences aussi, et les choix de Diane résonnent avec nos propres hésitations.

Souvent, on s’est arrêtées au détour d’une phrase. L’une disait : « Tu crois qu’on aurait fait pareil ? », l’autre répondait en silence. C’est peut-être là la force de ce roman : il invite à la conversation, à cette petite introspection qu’on évite parfois, et qu’on partage ici, à deux voix.

« Il faut parfois tout perdre pour se retrouver. » Cette phrase nous a arrêtées net. Simple, mais bouleversante. Elle nous a fait réfléchir à ce qu’on garde, à ce qu’on lâche, et à ce qu’on reconstruit — ensemble ou seule.

C’est un roman qui ne cherche pas à divertir, mais à accompagner. Il parle de renaissance sans clichés, de liberté intérieure, de ces liens qu’on choisit de tisser quand tout vacille. En le refermant, on a eu cette impression rare : celle d’avoir marché aux côtés de quelqu’un qui ne nous connaît pas, mais qui nous comprend. Et c’est peut-être pour ça qu’on a eu envie de le partager ici — parce que, quelque part, on s’y est reconnues toutes les deux.

 

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