lundi 30 septembre 2024

EZRA : un road-movie tendre et chaotique sur la paternité et la neurodivergence

 Parfois, aimer son enfant ne suffit pas. Il faut aussi apprendre à le comprendre. C’est le cœur battant du film Ezra, réalisé par Tony Goldwyn, qui signe ici son retour au cinéma après plus d’une décennie consacrée à la télévision. Ce drame familial, teinté d’humour et de tendresse, explore les turbulences de la parentalité à travers le regard d’un père dépassé, d’un grand-père fantasque, et d’un enfant neuroatypique.



Une histoire de liens et de fuites.

Max Bernal (interprété par Bobby Cannavale) est un écrivain en reconversion, devenu comédien de stand-up. Fraîchement divorcé, il vit chez son père Stan (Robert De Niro), un ancien chef devenu portier, aussi excentrique qu’attachant. Max tente de maintenir une relation avec son fils Ezra (William A. Fitzgerald), 9 ans, porteur du syndrome d’Asperger. Mais les désaccords avec son ex-femme Jenna (Rose Byrne) sur l’éducation d’Ezra deviennent insoutenables. Dans un geste impulsif, Max décide d’emmener son fils dans un road-trip à travers les États-Unis — une fuite autant qu’une quête.

Un casting juste et émouvant.

Le film brille par son interprétation. Bobby Cannavale incarne avec justesse un père maladroit mais sincère. William A. Fitzgerald, lui-même neuroatypique, apporte une authenticité rare au rôle d’Ezra. Robert De Niro, en patriarche décalé, offre des moments de tendresse et d’humour inattendus. À leurs côtés, Vera Farmiga, Matilda Lawler et Rose Byrne complètent un casting solide, tout en nuances.

Une représentation sensible de la neurodivergence.

Ezra ne cherche pas à expliquer l’autisme, mais à montrer ce que cela implique au quotidien pour un enfant et son entourage. Le film évite les clichés et donne à voir les émotions, les colères, les joies et les incompréhensions qui jalonnent la vie d’un enfant porteur de TSA. Il met aussi en lumière les maladresses des adultes, souvent animés de bonnes intentions mais dépassés par la complexité de la situation.

Un voyage initiatique, entre humour et douleur.

Le road-trip devient le théâtre d’une transformation : celle d’un père qui apprend à écouter, d’un enfant qui trouve sa place, et d’une famille qui tente de se reconstruire. Le scénario de Tony Spiridakis, inspiré d’une histoire vraie, mêle habilement comédie et drame, sans jamais tomber dans le pathos. On rit, on s’émeut, on s’interroge.

Pourquoi le voir en famille ?

Ezra est un film à voir avec en famille : un récit qui invite à la réflexion sur la différence, la parentalité, les émotions, et les choix éducatifs. Il ne donne pas de leçon, mais offre une matière précieuse pour penser ensemble, avec tendresse et vérité.

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